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Poésie libre / L'apprenti
              
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L'apprenti
par Jim


Je prise les montres à gousset, je les règle, dérègle, selon mon désir, suivant mon quatre-heure. J'aime aussi les augustes comtoises dont le cœur lentement balance au rythme de mes yeux, et doucement m'apaise. Je joue avec leurs aiguilles, oubliant que les montres sont filles des planètes. Et c'est par pur caprice que des astres bouleverse le bon ordonnancement. Je vide sabliers, assoiffe les clepsydres, et je brouille les ombres aux quadrants. Mère ! Mère ! Que me dis-tu, que je ne devrais pas, sur Terre et dans les cieux, perturber météores ? Mère ! Ne m'aimes-tu donc plus pour vouloir corriger mes actions ? Pour quoi m'envoies-tu vers ce village en bout de route ? Il est, dis-tu, une énigme, venue d'un pays où règne le Soleil, que seul je saurai résoudre... Mère, j'aime jouer, si peu penser... Sur la route ai rencontré un oracle ; il disait : bientôt viendra le règne d'un temps qui fixera l'ordre des âges. Alors, les portes de la ville s'ouvriront au nouveau roi. Alors le roi joueur continuera de jouer. Mère, pour quoi tendre l'oreille aux discours brouillés d'un aveugle ? Mère, pour quoi demain commence chaque jour dans la brume d'un matin ? Sur la route j'ai croisé un char emballé, son vieux cocher ne le maîtrisait plus ; Mère, son char se renversa, et le vieil homme dans mes bras mourut. Le bruit se répandit que je l'avais tué par saute d'humeur ; Mère, n'écoutez pas ces ragots, je suis joueur, mais ne tue pas. A la porte de la ville, une étrangère aux yeux d'ailleurs disait la bonne aventure de la ville qui l'avait accueillie. Elle lut dans mes mains comment désormais le monde advient ; Elle trouva cela bien, puis s'en retourna dans son pays de sable. Mère, que m'arrive-t-il ? je n'ai rien fait, je suis juste là où je suis. Le peuple me porta sur le trône de la cité. Ses applaudissements m'élirent leur roi ! Je ne voulais pas. Alors la reine me fut présentée. Mère, pour quoi la reine a ton visage ? Serais-je le frère de mon fils, le frère de ma fille ? Le temps aurait-il perdu le sens ? Mère, attends-moi, viens avec moi, J'en retourne à la maison.

©Persona

Poème posté le 06/11/22 par Jim


 Poète
Jim



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