Concours de chant au village
par Domenica
La petite fille ouvrit le bal
De son timbre doux comme cristal.
Toute frêle et humble, et si simplette,
Ayant entonné sa chansonnette,
Ce fut, pour la foule, un vrai régal.
Surmontant sa gêne, et guillerette,
Dans un abandon le plus total,
Oubliant soudain sa peur secrète
De se retrouver sur la sellette,
La petite fille ouvrit le bal !
De tous, elle était la plus jeunette ;
Il n’était donc rien de plus normal
Que l'on commençât la grande fête
Avec la fraîcheur toute fluette
De son timbre doux comme cristal.
Après son solo, si musical,
Une soprano fit la courbette,
Puis chanta son air, un peu brutal,
Evinçant l’enfant - et sans grand mal -
Toute frêle et humble, et si simplette…
Un ténor parut – phénoménal ! –
Captant le public de jeux de tête ;
Un comportement professoral
Digne d’un acteur, très théâtral,
On était loin de la chansonnette !
Quant au dernier, fier comme trompette,
Main sur le piano, bel animal
Imitant la voix d’une tempête,
Il gagna le prix et la vedette !
Ce fut, pour la foule, un vrai régal.
Mais, rentré chez soi, dans sa chambrette
Se remémorant le récital,
Chacun repassait cette scénette,
Et ne retenait qu’une fleurette
Dans son écrin pur et virginal :
La petite fille !...
Poème posté le 24/02/20
par Domenica