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Hanaleï, Moon
par Lau


Un univers, un lac, une forêt, Un confetti, le sable blanc, la dune ; Un verbe, un rêve, une envie, un tiret, Juste une flaque, ainsi nait la fortune : Dès qu’un calame esquisse l’horizon, Clame à nos cœurs d’ouïr une raison Surnaturelle infiniment nouvelle Où divers sons sont bordés en louvelle, Joyeusement, du zénith au nadir, Dans la barcasse ou dans la caravelle, Lune, Ô ma muse, aide-nous à partir. Face à l’Iroise et depuis quelque crêt, De nous, fais fous de Bassan ; qu’un Neptune Tremble à l’envol menaçant du sacret, Guignant de l’œil la pauvre et piètre thune ; Une anodine humeur de la maison Qui s’évanouit, tombe en pamoison, Renait dans l’ombre à l’heur d’une favelle Eclaboussant de cris ce qu’elle fêle, Ce qu’elle fait, c’est le normal mentir, Mimer l’instinct de la bête anophèle, Lune ô ma muse, aide-nous à partir. Je me souviens de ton si bel apprêt, De ce khôl gras sur ton regard et d’une Lueur dans l’œil apparemment propret Que, lourd, teintait en si noir l’opportune Evasion : mourir, une prison ? Jouir, bien sûr, c’est là qu’est l’oraison : Glisse ma langue à ta rose civelle, Gigotements ! Seigneur ! Te voilà belle, Plus rien ne sert ici de t’avertir, Un instant clair et pourtant je t’appelle : Lune ô ma muse, aide-nous à partir. Quand en chemin, nous verrons un muret, Un code étrange, une insondable rune, Main dans la main, nous tendrons le jarret, Enjamberons les souches et la grume. Vers l’azur froid, la glace ou la mousson, Les souffles courts, sifflant à l’unisson, Un même vol, une même vervelle, Etourdiront la botte et la javelle Du champ qui craque et saura ressentir De nos sangs chauds la secrète estavelle, Lune ô ma muse, aide-nous à partir. S’enfuir toujours et voler sans arrêt, Dans les éthers d’un voyage nocturne, Surfant un flot fabuleux, mascaret Dont la vigueur, à la source diurne, Gonfle et se gorge aux sucs d’un doux poison : L’eau, la lumière et le souffle à foison, Mie à ma plume emmêle ta vive aile, -Mon étamine aime tant ton ovelle- Volons, jouons, allons nous divertir, Anges soyons, qu’un Eole échevelle, Lune ô ma muse, aide-nous à partir. Quand chaque nuit, comme une manivelle, Rotondité, ta présence révèle L’obscurité songeant à m’enlaidir, C’est ce refrain qui peuple ma cervelle : Lune ô ma muse, aide-nous à partir.



Poème posté le 07/04/20 par Lau


 Poète
Lau



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