Les paupières closes, tu rêvais tes vers sûrs
Tu donnais ta quittance aux souffrants de gerçures
D’une pierre à rosée, tu distillais, lunaire
Au miroir de ton astre une eau de diamantaire
Les joyaux de tes yeux louvoyaient dans le soir
Ordonnaient la brillance et portaient l’encensoir
À saluer chaque chose en diaprure élevant
Vers l’étoile enchâssée par sa nuit au Levant
Tu posas des mots purs sur la feuille d’un arbre
Dont le tronc fait ta force ô sculptée comme marbre
Communiante avec tremble effréné tel le hêtre
Dans la chaîne où la vie reproduit et fait naître
La colchique et puis l’ange où la femme angélique
Incarne avec l’amour un murmure mystique
Venu du souvenir du jardin qui s’effleure
Fille à baume et déesse ayant créé sa fleur