Lune, ma Muse
par Mahea
La lune poinçonnait dans le ponant vermeil
L'ensilage des mots au calame fragile
Où glissait sans faillir l'imaginaire éveil
Au penser vaporeux de ma rime servile.
Elle rôde, m'enlace, en arpège repu
Au subtil canevas d'une onde musicale.
Le destin égaré de soufre dépourvu ;
Ainsi soit son nectar, ma soif sentimentale.
Son écorce brumeuse au sinistre perlé,
Est un lieu corrodé nourri de vague à l'âme.
« Sens-tu vibrer la nuit à son corps pétrifié,
Égrapper chaque rêve où ta veine s'enflamme ?»
Je m'y suis façonnée… Et je m'y trouve bien ;
Sans orle, sans corset, dans ce tangible songe.
L'inoxydable temps me rappelle ô combien
La fleur de l'âge épie cette ombre qui s'allonge.
Emporté sans limite où l'invisible tend,
L'insomniaque pas, à l'arche que je foule,
Abandonne au babil un jouir crépitant ;
Et qui toujours m'enivre... A l'encre qui s'écoule.
Son azur est ma sève et sa lueur mon pain,
Qu'il me plaît d'effeuiller au bras de l'infortune ;
Cet océan musqué de pensées en quatrain,
Où moutonne, où s'érige et s'exprime la rune.
Poème posté le 08/01/23
par Mahea