La Méchanceté d'André Chenier
par Nicolas
Du fond de sa cellule, André Chénier regarde
Les notables, les clercs, les dames, les marquis
Eparpillés au sol et dont les yeux transis
Essayent de percer ce que les Parques cardent,
Les quolibets amers et cruels de la garde
Rappellent chaque instant des longs après-midis
Fouquier ou Coffinhal les jugeant ennemis
Et le peuple vibrant d’une fureur hagarde ;
Déjà, plusieurs soldats ont ouvert le cachot
Et appellent les noms : « Chenier », « Roucher », « Trenck », « Rose » …
L’écrivain sous un ciel que la lumière arrose
Pense-t-il au verdict, montant sur l’échafaud,
Ecornant un Sophocle et redressant sa tête :
« La République n’a pas besoin de poète. » ?
Bonne question !
Le méchant est avant tout un incapable :
https://www.cnrtl.fr/definition/m%C3%A9chant
S'il n'avait été fondamentalement méchant, l'aurait-on tué, lui ou Roucher son "frère d'arme" ?
Dans quelle mesure in fine peut-on vouloir tuer un poète ???
Bref, je remercie bien bizarrement toutes les personnes de ce site pour leur accueil, certainement que sans vous je n'aurais pas écrit tout cela ... !
Plus d'une cinquantaine de sonnets en stock, un peu de physique, une philologie syncrétique et non capilotractée ... On verra bien ou cela mène ... ou pas ...
^^
Le dernier vers fut sinon prononcé par Fouquier-Tinville lors du procès de Chenier.
Poème posté le 16/01/23
par Nicolas