La complainte du pangolin
par Matriochka
Un pauvre pangolin esseulé,
Dans sa carapace sanglé,
Pleurait à longs sanglots,
Versait de grosses larmes
D'un air si triste et si penaud
Que c'en était à fendre l'âme.
Laissez-moi tranquille !
D'une voix suppliante hoquetait-il.
Ne me tenez pas pour responsable
Des malheurs de l'humanité
Dont vous seuls êtes coupables
Mais que sans vergogne vous m'imputez !
Est-ce ma faute, à moi,
Si l'humain a renié sa foi,
Toute la nature a soumis,
Jusqu'à tout saccager,
Pour n'en tirer que profit
Et satisfaire sa voracité ?
Votre crime est bien plus éhonté
Que celui dont vous m'accusez,
Quand, un beau matin,
Après que vous avez tout détruit,
Une peur irraisonnée vous étreint
Parce qu'un virus vous nuit !
Il vous est facile de désigner,
De maudire d'un doigt courroucé
De malheureux animaux sans défense
Quand, dans cette pandémie,
Vous voyez les tragiques conséquences
De ce qu'à néant vous avez réduit !
Ainsi se lamentait le pangolin,
Noyé dans un profond chagrin,
Considérant avec affliction
Ses congénères braconnés,
Pressentant de l'extinction
L'imminent et réel danger.
Hommage au pangolin que l'on accuse trop facilement d'avoir transmis le virus du covid-19 à l'humanité.
Si tel est vraiment le cas, ça ne serait peut-être pas arrivé si ces animaux n'étaient pas victimes d'un braconnage massif à des fins de nourriture et pharmacopée humaines.
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Poème posté le 09/05/20
par Matriochka