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Poésie libre / Le pet
              
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Le pet
par Entoliv


A tous les carabins, amateurs licencieux, J’utiliserai là toute la rhétorique, Car le sujet traité n’est pas des plus gracieux. Il a c’est manifeste, un manque d’esthétique. On a affaire à lui en n’importe quel lieu : Le pet ou le foireux, vidangeur éventé, Résonne omni-pétant jusqu’ à Bourgoin Jallieu… Il est universel et toujours bien caché, Personne ne l’a vu même en ouvrant les yeux. Il me vient à l’idée que même à vue de nez, Le nez est bien le seul organe caverneux, Qui révèle soudain une acre odeur poivrée, Et ceci sans effort, et à titre gracieux. A toutes et à tous, pourvoyeurs éoliens : La perle, la louise, la touze, la douille… Autant de synonymes ne masquant plus rien Quand le trop plein rageur se transforme en pétouille. Il arrive sans peine à faire fuir d’un rien. Ce chanteur parfumé vous file-t-il la trouille ? Car ce vilain plaisir, faisant le plus grand bien, Sans contrôle pourtant, il arrive qu’il souille. Il faut pour sa maîtrise y mettre un peu du sien. L’explosion rectale fait de vous une arsouille ! Rappelez-vous pourtant que dans les temps anciens, A l’entrée de la ville, il faut vider le sien Pour expulser le Diable en forme de gazouille. Ô toi bel amoureux qui as été trahi, Surprenant ton aimée par un de tes vils prouts Comment vas-tu pouvoir reconquérir ta mie ? Ton image olfactive a pris un de ces coups. Offre-lui une rose pour un petit sursis Car le rusé renard hors de son petit trou, Ni chant de passereau, ni joyeux gazouillis, Effaçant d’une odeur quelques jours d’amour fou. Patience, la nature s’amuse elle aussi Quand la bouche à canon de ta belle rejoue A son tour le verset d’un vent d’Abyssinie. Enfin reparfumés, ta joue contre sa joue, Un doux relent d’amour, à nouveau, vous unit. A tous les grands bourgeois, au vilain mal couvé, Primatoire porteur, d’eau bénite, d’argent, Il est dans le retable un parfum d’étouffé Où communie ma fois une foule de gens. Effrayant petit vent à l’odeur endiablée, Vesse d’archevilain qui s’en va ânonnant, Sous l’orme de l’église, en fête dans l’été. Mategrin, trousse-pet, ouvrant le livre saint, Le latin peditum nous a donné le pet. Prières et avés parfumant tous les saints, Prêchant tout en humant d’un accent circonspect : Qu’il faut avoir été avant que de péter…

J'ai beaucoup d'(h)umour à donner !

Poème posté le 18/01/23 par Entoliv



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