La nuit
par Floreal
par Floreal
la nuit qu’on redoute
le jour qu’on attend
on est comptable de tout
et puis le fardeau
on le porte soi-même
on n’a pas besoin des autres pour ça
ça fait partie de nous
cette accumulation de doutes
de quêtes
d’inquiétudes
de coups
de morsures
de ripostes
de défis
de rebuffades
de tâtonnements
d’étouffements
de dépits
de mise à terre
de rage
de faux-pas
d’effondrements
de chutes dans l’abîme
tout ça empilé
entassé
il n’y a plus de place
mais on tasse encore
tout doit rentrer
on appuie
on pousse
on force
on s’arc-boute
comment fait-on pour tenir
pour retenir
pour contenir
tout ce fracas de la vie
ce lourd bagage
qu’on serre fort
pour le maintenir en place
oh ! pourquoi ce bât si pesant
qui ne sert à rien d’autre
qu’à offrir à la ronde
le spectacle de la bête
expiant sous le poids de la charge
francis avril
Poème posté le 26/01/23
par Floreal