Perfusé à l'image
par Tomdubor
Enfonce tes globes oculaires dans la boite à sardine
Zappe ! Zappe ! Flétris ta critique dans le carde à non-sens
Affaisse l'échine ! Fais pendre tes bras
C'est l'heure d'oubli d'un vomi de pixels
Zappe ! Zappe ! Les fleurs n'existent plus
Seul compte le ramage des sourires consensuels
Apparats et apprêts te vantent la beauté creuse
Tu es à elle, drogue de l'ennui et du cœur désœuvré
Elle ne jugera pas ta cendre-monologue
Dors ! Dors ! Les oreilles entrouvertes
Abêties de voyelles au flot hypnotisant
Tu n'apprendras rien en cette aire
Dans cet isolement de l'espace et du temps
Mais c'est ce que tu cherches, sans bien savoir pourquoi
D'un geste machinal, tu as ouvert le miasme
Et te voilà sans vie, couvert de poussière
Assailli d'apaisement au coupable coton
Tu te complais au prisme général
Taillé pour la moyenne, dans le meilleur des cas
Poncé pour des ensembles aux soucis consommables
Dors ! Dors ! Sans conscience de la mort
L'éternité factice te tend sa couverture
Demain sera semblable à ton mol aujourd'hui
La discrète assurance fait tomber tes cheveux
Comme des brins de jeunesse perdus sur l'autoroute
Et les tacos hagards des bouches télévisuelles
Emportent ton esprit fripant sur le béton
Un jour, tu arriveras, tu arriveras
À l'âge tourmenté, au souvenir blessant
Qui impose à nos sens le gâchis d'un feu déchu
Poème posté le 31/05/20
par Tomdubor