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Boulangères et coiffeurs
par Domagoj sirotinja


Cojones -19 et autres saynètes D'un bout de ficelle il tire un conte, d'une planche une cabane, d'un dauphin une mer de baleines. Depuis son canapé avec sa canne à pêche. Je me rase, laissant une porte entrouverte vers le monde, la crème lancée au loin me revient comme comme un boomerang sur la langue, comme une inconnue au bas de la porte la boulangère revient m'enchanter de ses crèmes lancinantes et voilà, je me noie dans le fiel, parfum de sauvagerie et de liberté au palais des saveurs. Qu'il est bon de (re) découvrir cette artiste qui berce les flux de l'âme avec volupté, les mains dans la farine, les seins menus mouvant, la chevelure extravoguante, sensuelle et fragile. Quelle fraîcheur, ça sent le rêve et la rosée ! La machine à laver le temps tourne à plein régime, repasse quelques moments d'histoire en couleurs : l'assassinat d'Aldo Moro par les brigades rouges, le drame du Heysel, Platini et la Juve, la chute du mur de Berlin, Rostropovitch et son stradivarius, Michael Jackson et son parc Neverland... Des images, des couleurs, désir de vies et d'en payer le prix. Aujourd'hui on passe son temps à se laver les mains. Au mois de janvier on entendait déjà des cris en provenance d'Asie mais ce n'était pas un sushi, ce n'était pas un panda, donc ça ne me concernait pas... C'était alors une inconnue à plusieurs équations, Korona chinoise multiple et déchaînée. C'était donc du chinois. - Pardon, vous désirez ? - Rien ! - Bienvenu dans mon monde ou tout n'est que perfection : les couleurs, la musique, l'éclairage, l'odeur ambiante. - Le chou purifie les âmes ! - De toute ma vie je n'ai cessé de manger des pâtisseries ! Volons de nos ailes vers Greenwich, volons à volonté, vaillants, volons gorge nue et panse pleine, volons vers le démon de midi. Avec la force de la providence volons tous azimuts, de confinement en continent, volons comme un Boeing, volons comme la dentelle, volons de plus belle Peste de Marseille, 1720. Arrivée par la mer elle déferla comme une vague interlope entraînant de grosses pertes humaines. Choléra, 1820. Que dit-on du choléra ? Choléra, choléra pas, je ne décolère pas, je donne ma langue au chat et d'un cojones de gala me jette sur l'histoire torride de Gabriel Garcia Marquez. Grippe espagnole, 1920. Répondant notamment au nom scientifique " Myxovirus influenza". Je reprends du poil de la bête en me rappelant " Hommage à la Catalogne " de Georges Orwell. 2020 : en cours de lecture Après des semaines inédites de combat à domicile, après des semaines à manger des Mille-feuilles, à implorer le dieu des Religieuses, après des semaines d'état sans état une once de vie enfin soluble, un café, décaféiné, une saupoudrée de vie fonce tel un bolide dans le mur d'avenir, la grande inconnue. Mon portrait tient dans un gant de boxe, une frappe de plomb de Mike Tyson, un coup franc de Roberto Carlos et un high-kick d'Éric Cantona. La biodiversité dans toute sa splendeur. En cette période décapotable et dépotée, en cette période de cheveux dans le vent sentant bon la camomille et la verveine, en cette période de pieds qui fretillent en éventail, eux aussi sentent bon mais d'ail et d'aïoli! En cette période de coiffeurs décapités, en cette période de boulangères aux beaux visages masqués, en cette période de démesure assumée et de mesures attendues ! Il serait judicieux de (re) voir cette TEDtalk datant de 2015, cette fameuse vidéo conférence avec ces paroles prophétiques du controversé Bill The Golden Gate! En attendant l'éventuelle et populaire fête de la musique du 21 juin 2020, on aura droit aux concerts de louanges de chefs nantis. En attendant le seigneur Mac Donald m'attend incessamment sous peu, une canette de coca en guise de guet-apens ! Draguer et flirter avec la masse populaire est essentiel du point de vue de l'animal politique, mentir la panacée, voler au ras des pâquerettes vital pour l'avenir de sa vanité.

01/06/2020

Poème posté le 01/06/20 par Domagoj sirotinja


 Poète
Domagoj sirotinja



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