Chaque jour espéré
par Jacou
Les tombeaux d’étoiles sont de Cygne, et cent ciels
Les tons beaux des toiles sondent signe essentiel
Celant la nuit dessous l’accord nu du remord
C’est là l’ennui, de sous, la cornue, dure mort
La flamme était éteinte étêtant un automne
Tu peignais ses cendres d’un suif qui là-haut tonne
Fusain noirci d’été sépia tendu d’hivers
Où l'acajou roux dans les douleurs du divers
Assassine en tanin le jour en ses couleurs
Comme un corbeau meurtrit un poète en douleurs (1)
Saignant, de sombre plume infusant sa noirceur
Ceignant, que l’ombre assume, un gisant corps de sœur
Rougeur sur la rosée, le mauve devient fauve
L’orange est l’or de l’ange en jaune qui le sauve
Agonie puis naissance où l’horizon résonne
De teintes murmurées, puis en clameur détonne
Rêve ô mon souvenir sans trêve d’avenir
L’agile en mots d’égale embouche son sourire
Trompette ayant nommée ce jour baptisé d’aube
Chantante en tête, ô nue en des nuances d’aube (2)
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Notes :
(1) Edgar Poe a écrit son « Corbeau » (« The Raven ») au sujet du deuil d’une « Lenore » qu’un poète fictif pleure, lui-même étant habité par la mort tragique de Maria Clemm, qu’il aima.
(2) Vêtement de prêtre
Poème posté le 02/02/23
par Jacou