Toutes les rimes en « ure »
par Peirelosastre
Poésie absconse en robe de bure
A faire fondre une magistrature
Dans laquelle nous allons inclure
Quelques vers sur du papier pelure
Et sans aucune ternissure
Avec cette odeur de littérature
Le temps dévoile sa structure
Sur le papier s’étalent les mures
Et nous en ferons de la confiture
Pour le bonheur d’arpenter cette lecture
Au détour des circonvolutions matures
De mon esprit aux armes de conjecture
Avec la joie que cela nous procure
C’est par là que viendra la censure
Car la vérité n’est jamais assez pure
Et je crois qu’il est de bon augure
Quand nous partons à l’aventure
De bien ficeler nos chaussures
Pour éviter les engelures
Car certes il y a des gravures
Qui tapissent les salles obscures
Et sans une seule salissure
Nous allons étayer la sépulture
Pourtant quelle désinvolture
Comme dirait Epicure
De dédaigner cette nourriture
Puisée dans la pisciculture
Si les routes ne sont plus très sures
Il ne faudra pas que ça dure
Car l’enfer n’est pas une sinécure
Pour y estropier les pédicures
Sans pour autant faire de ratures
Je vais me farcir sa figure
Et dans cette autre conjoncture
Revenir à plus de nature
A cheval sur ma monture
En pleine sylviculture
Je vais cueillir une bouture
Du haut de mon armure
Tout cela sans aucune blessure
Sans aucune effilochure
Ni la moindre fermeture
Pour ne pas alourdir la facture
Du coup je n’ai pas fière allure
Et je vais prendre une biture
Avec de l’aquaculture
Pour redorer mon armature
Je vais avoir besoin de bromure
Pour ne pas sombrer dans la luxure
Ah quelle mésaventure
Je suis privé de ma primogéniture
Pour aller voir cette belle diaprure
Qui s’est encadré d’une belle dorure
Le tout sans une fioriture
Pour orner cette belle lasure
Et je ne pense pas que cette moirure
Soit due à une moisissure
A une quelconque souillure
Qui ternit cette enluminure
Pour changer de garniture
Et opter pour une feuillure
Que je mettrai en couverture
Pour entourer la crépissure
Qui dans cette aluminure
Reflétera dans son argenture
Le spectacle d’une créature
Qui à mon avis s’autocensure
Car ce n’est qu’une berlure
Et j’en suis gêné aux entournures
Coincé dans cette tubulure
Dans une triste mésaventure
Débarrassons-nous des balayures
Qui forment des boursouflures
Sous le tapis de cette manufacture
Qui façonne de nouvelles coiffures
Pour que quelques petits et colorés ménures
S’envolent au dessus de la pâture
A la recherche de quelques ures
Qui sur leur dos leur donne la pouture
Et messieurs je vous en conjure
N’écoutez pas cette crevure
Car vous risquez un bain de cyanure
Si vous entrez dans son imposture
Croyez moi ce n’est pas une injure
De bafouer cette investiture
Et ne pas entrer dans le joint-venture
Pour ne pas être un parjure.
Il vaut mieux suivre la procédure
Et aller pêcher le silure
Qui ne fréquente pas la mytiliculture
A l’instar de ces pagures
Qui se plaisent dans cette saumure
Pour se mettre à l’abri dans un galure
Oui il est vrai que seule la conchyliculture
Et sa compagne l’ostréiculture
Pourront donner à cette progéniture
Un aspect de leur vie future
A moins d’aller jusqu’à l’occlure
Sans pour autant chercher à l’exclure
En éliminant les mouillures
Nous ne ferons pas de couture
Sans craquelure
Ni coupure
Ni coulure
Nous réaliserons une émaillure
Entourée d’enjolivures
Où se refléteront les enluminures
Qui égaieront son infrastructure.
Et maintenant bien sur sans bavure
Rejoignons à tes lèvres la commissure
Pour y déposer un baiser qui perdure
Et qu’à la fin des temps dans cette posture
Nous ne subissions pas de torture
Oui honnissons cette acculture
Car réunis sous cette voussure
Nous n’accepterons pas je le jure
De renier notre acupuncture
Quand de tes reins je tâte la cambrure
Pour t’ôter cette courbature
Je te crible de multiples piqûres
Sans te causer de meurtrissures
Comme un cheval vaincu par la fourbure
Et qui se tord de la douleur de son ensellure
Agressé par de multiples foulures
Et que la mort à son oreille murmure
Que demain il ne sera que pourriture
Ne nous laissons pas envahir par cette forfaiture
Et ensemble préconisons la dernière mouture
Que nous a fourni cette texture
Trop souvent envahie par des peinturlures
Propres à défoncer la démesure
De ces rôles qui nous dénaturent
Au delà de notre contexture
Il faudra bien enduire cette collure
D’une pâte à base de chlorure
Afin de dénigrer cette enflure
Qui avec toutes ces nomenclatures
Et tous ces appels à la nonciature
Voudraient nous amener à la tonture
Et raser toute cette fourrure
Qu’au soleil le poilu fulgure
Assis sur un tas de fumure
Dans un champ d’horticulture
Où sous la chaleur combure
Tout ce ramassis d’ordures
Qu’un gars un tant soit peu mature
Et pourvu d’une grande stature
A dédaigné l’arboriculture
Car il avait lu l’appoggiature
Qui confiait que cette écriture
Ne vaut pas mieux qu’une gratture
Et qu’à une prochaine revoyure
On prendra une autre tournure
Pour avoir droit à l’ouverture
Du livre et sa relecture
Transcrite par héliogravure
Sur un bloc de pierre pas trop dure
Sur laquelle on avait enlevé la crépissure
Et dont les fines écaillures
Rejoignaient toutes les épaufrures
Qui s’étalaient dans l’embrasure
D’une fenêtre garnie de ferrures
De même que la porte avec ses pentures
Tout au fond de l’enfonçure
Ressemble à une déchirure
Qui s’ouvre sur un temps où la froidure
Va ressusciter toutes nos gerçures
Pour que l’on aille vite manger une garbure
Pour réchauffer nos gelures
Assis sur des chaises garnies de matelassure
Et sans qu’il n’y ait aucune cannelure
Pour reposer nos fesses sans contracture
Ni la moindre bouffissure
Mais si la soupe est chaude gare à la brûlure
Qui pourrait endommager nos dentures
Et entrainer des vomissures
S’insinuant dans les vergetures
De nos ventres dépourvus de musculature
Et lisses comme des cranes après tonsure
Sur lesquels il n’y a pas de suture
Laissant entre les cornes la paumure
Réaliser une belle parure
Reposant majestueusement sur une ossature
D’une imposante carrure
Afin que cela configure
Les prémisses d’une belle sculpture
Que l’on parera d’une touffue chevelure
Qui se porte sans bigarrure
Et sans la moindre bariolure
Pour ne point en faire une caricature
Et pousser à une inévitable cassure
Pour aboutir à une véritable dictature
Dont ce n’est pas le cas et je vous adjure
D’honnir cette nouvelle législature
Car il n’y a pas de villégiature
Où l’on peut déclarer notre candidature
Et décliner dans une brochure
Toute cette puissante réécriture
Que de ma main je reconfigure
Et insère dans la reliure
Sans aucune rature
Toutes les ciselures
Pour imprimer ma signature
Et sans autre déléature
Ni aucune césure
Sans parler des biffures
A afficher sur la devanture
Ma condition de cléricature
Où dans mon bureau je me claquemure
Dans cette vile infrastructure
Digne d’une truiticulture
Quand des poissons que l’eau pressure
Voguent jusqu’à l’embouchure
S’échappent vers la salmoniculture
En envoyant des éclaboussures
Au delà des clôtures
De cette complexe architecture
Que revêt la grande pisciculture
Pour concurrencer la sériciculture
Car du ver on va faire une cure
Et du fromage une brisure
Pour que le lait qu’on emprésure
N’entraine pas une flétrissure
Dans cette appétissante roulure
A l’image de ces fruits dont la nouure
Laisse présager quelques talures
Que les arbres atteints de tavelure
Déploient leurs puissantes ramures
En abritant les lémures
Provoquant de nombreuses griffures
Qui laissent de profondes striures
Jusqu’au niveau de la ceinture
Et rien ne peut effacer ces écorchures
Sur nos mains non protégées par l’empaumure
Rien ne peut combler les nombreuses fissures
Non plus rien ne nous rassure
Et telle une cuisante morsure
Allons-nous réfugier dans l’apiculture
Avec les abeilles comme simple roture
Réfugiées au fond de leurs gaufrures
Dans la ruche décorée de jaspures
Qui craint de l’aviculture
L’appétit des oiseaux immatures
Qui déploient leurs ailes de grande envergure
Et de leurs becs les vermisseaux capturent
Tous ceux qui cachés au sein des blettissures
S’enfuient vainement dans la verdure
Des trop nombreuses boutures
Qui ont échappé à la friture
En se mêlant aux épluchures
Entassées de quelques léonures
Découpés le long des nervures
Sans s’occuper des effilures
Qui veulent former des épissures
Héritées de la filature
Et former d’immenses voilures
Accrochées aux mats pourris de gélivure
Par tout un tas d’amures
S’imbriquant dans des emboîtures
Avec de multiples teintures
Que les reflets du soleil azurent
Et font miroiter de belles chamarrures
Qui se mirent dans les courbures
Engendrées par de nombreuses crénelures
Maintenues ensembles par des rivures
Qui s’ajustent à toutes les dentelures
Je veux crier ma déconfiture
Malheureusement aucune aperture
Ne peut m’aider à conclure
Tout ce que mon esprit triture
Et que ma voix sature
Sans plus aucune tessiture
Au fond de cette sombre masure
Où solitaire je m’emmure
Et me réfugie dans l’encoignure
Que du soleil de hideux masques obturent
Sans se douter que par une entrouverture
Mon œil aux aguets scrute la nature
Et profite de cette propice ébréchure
Pour observer toute la grande toiture
Qui couvre notre préfecture
Que de nobles magistrats inaugurent
En maudissant toute cette inculture
Et que certains abjurent
Avec tout le mépris de cette immonde culture
A jamais inscrite par lithogravure
En respectant scrupuleusement la linéature
Et malgré quelques effaçures
Arrive à imposer avec beaucoup de droiture
Une impeccable fourniture
Et sans aucune mesure
A fournir pour la bonne cause cette mixture
Qui dans l’agriculture
Peut favoriser l’éclosion de certains paliures
Qui se plaisent à pousser sur les battures
Et s’organiser en piquantes bordures
Pour dessiner sur nous de vilaines égratignures
Et des plaies qui à la longue suppurent
Avec une sensation de pinçure
En nous donnant de la température
Quand la douleur nous défigure
Si nous réalisons une soudure
Et que quelques fines battitures
Notre peau soudainement adure
Lorsque nous nous approchons de la brasure
Nous nous apercevons que l’ébarbure
Correspond parfaitement à la fraisure
Ainsi nous allons réaliser une guipure
Très fine avec d’innombrables moulures
De différentes pointures
Qui bien entendu seront exempte d’éraflure
D’artéfact ou bien d’éraillure
Si par hasard nous roulons sur une bosselure
Avec notre petite voiture
Qui bien entendu carbure
Avec un ersatz d’hydrocarbure
Du fond du réservoir que l’on récure
Nous risquons quelques découpures
Il faudra donc refaire les jointures
Pour ne pas risquer que dans l’échancrure
Se glissent quelques lavures
Qui pourraient s’infiltrer dans la doublure
Et compromettre toute l’emmanchure
En remontant vers l’encolure
De notre toute nouvelle vêture
Parée de chatoyantes plissures
Dans le tissus que l’on frisure
Sans laisser de froissure
Dans cette superbe tenture
Juste une petite rayure
Au niveau de la pliure
Vient ombrer cette jolie marbrure
En laissant apparaitre une rainure
Enduite de fluorure
Qui de son éclat illumine la miniature
Résultant d’une photogravure
Bien nichée dans une évidure
Décorée d’une jolie peinture
Où de nombreuses égouttures
Forment un ensemble de hachures
Assemblées en un réseau de zébrures
Et de sombres veinures
Ce qui à mon sens préfigure
L’intervention d’une manucure
Car il faut que l’on transfigure
Tous ces êtres à la tête de hure
Que l’on va mettre en chapelure
Pour en faire une belle panure
Recouverte d’un glacis de levures
Et dans nos bouches une consistante mâchure
Sans en laisser une moindre rognure
Afin que notre faim elle assure
Sans aller jusqu’à la rupture
A moins qu’une menue raclure
S’en vienne à distiller une rinçure
De ces exsudats chargés de mercure
Issus de cette écornure
A cause de la fracture
Générée par une petite fêlure
A cause d’une infime ligature
Qui rongée par l’usure
A désincrusté toutes les sertissures
Et ouvert la robuste serrure
De la pièce où on doit reclure
Tous les hommes afin que l’on apure
Tout ce passé et qu’on l’épure
De tout ce qu’à jamais on endure
Pierre Schneider, dit Peire Lo Sastre © copyright
Tous les poèmes de mon premier recueil sont à retrouver sur les sites de vente, les librairies, auprès de moi dédicacés (me contacter en MP) et sur le site de mon éditeur :
https://librairie.nombre7.fr/poesie-by-nombre7/2818-sac-de-poemes-en-vrac-9782381537573.html
Poème posté le 07/02/23
par Peirelosastre