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Famille
par Salus


Pâle, j'ai bu le lait de l'au-delà, Aux pis malsains des goules et des ombres Et mon esprit, qu'un charme écartela, Réfuta tôt les raisons des opprobres. Ma mère était la sœur des muses laies, Mon père, ancien, le frère des Hébreux ; Destin, ton nard que toujours tu délaies, M'a fait sentir tôt crêtes comme creux ! Dans la fratrie, outre la parentèle Avec les loups, un fou fut le cadet ; Moi, le puîné, dansant la tarentelle, Je devins vite ami du farfadet ! Première était une sœur, noire, tel L'ultime soir, qui dans tous les cas tète Le vieux soleil finissant sur l'autel De la nuit proche, inconnue, orbe, abstraite... Aïeuls démons, d'ectoplasmes cousin, - Des filiations pour le moins éthérées - Ce gentilé doux me sert de coussin, Qu'il n'en déplaise aux âmes atterrées ! Je fus formé par tante Mélusine Pour, dans le jour qu'on aille m'enterrer, Que mon feu glisse en une autre gésine Me permettant ainsi, sans fin, d'errer. Je suis maudit ? - Certes ! mais quelle joie ! Quel pur plaisir passé, chaque seconde, Quand, devant moi, tout flèche et se dévoie, Quand chaque diable, envoûté, me seconde ! Et mon présent, dont nul futur n'échoit, Est un passage où, grinçant sur ses gonds, La porte s'ouvre au vertigineux toit D'où je me jette, en d'horribles rebonds !



Poème posté le 26/06/20 par Salus


 Poète
Salus



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