Les cygnes
par Lefort
Valse la brume contre les eaux du canal !
Fier de ma nostalgie ténébreuse, un cygne
Défile en quête de sa belle longiligne ;
Il me salue devant le halo astral.
Réside toujours dans ses paupières de miel
Le ballet de l’hiver savouré par Vénus,
Son cœur officie au sublime et l’Angélus
Sacre la promesse d’un bec tendre sous l’oriel.
L’oiseau revient charmer sa blanche concubine,
Ce long corset, nectar blessé ainsi Tristan,
Laisse s’écarquiller un iris incandescent,
L’orée nocturne s’adjoint la couleur marine.
Bruges boursouflée au sépulcre de jadis,
La rosée gracie l’opaline prochaine
Quand ton seigneur ailé courtise notre reine ;
Cavalière lacustre admirée d’Adonis.
La Vierge d’Éden bénit l’odyssée fluviale,
Quelques rigueurs placides hantent l’ancienne rivière
Mais je vous observe depuis ma meurtrière,
Voguant l’œil amoureux vers la berge royale .
R-F LEFORT (24/12/2019)
Poème posté le 16/02/23
par Lefort