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Matricule 16670
par Ombrefeuille


Les prisonniers sont là, debout, Depuis le matin immobile, Sous le midi d'un soleil fou, Et jusqu'au soir dément, fébrile. Les heures n'en finissent pas De sombrer, vides, sans substance. Les gardes qui font les cent pas Pétrifient même le silence. Une voix claque durement : "L'évadé demeure introuvable. Vous connaissez la loi du camp, Vous savez qu'elle est implacable." Un à un dix sont désignés, Et sur eux tombe la sentence Qui les laisse seuls, résignés, Sans aucun espoir de clémence. Voici que l'un des condamnés Soudain sanglote et se lamente : "Mes pauvres enfants adorés ! Ma chère femme si aimante !" Quelqu'un, décidé, sort du rang, Le corps frêle mais l'œil sagace : "Je suis un prêtre vieillissant, De cet homme je prends la place." A ces mots l'instant s'est figé : Aurait-il donc perdu la tête ? Enfin l'échange est accepté : Qu'il soit fait selon sa requête ! Lors, vers le Bunker de la Faim S'en vont ceux que le sort accable, Et déjà sur ce souterrain Se clôt un néant insondable. Quand le jour vient d'en retirer Ce qui n'est plus que chair sans vie, On voit encore respirer Le prêtre, au fond de l'agonie. On l'achève, mais sur ses traits Une douceur insoutenable Abat les murs les plus secrets Du cœur, fût-il impénétrable.

Ecrit en hommage au Père Maximilien Kolbe (1894 - 1941), prêtre franciscain polonais arrêté avec sa communauté par les nazis le 17 février 1941, puis transféré au camp d'Auschwitz le 28 mai de la même année.

Fin juillet 1941, l'un des codétenus du Père Kolbe parvient à s'évader.

Tous les prisonniers du bloc (le bloc 14) sont contraints de demeurer immobiles, sans eau ni nourriture, une journée entière, tandis que les autorités du camp font rechercher le fugitif. Sans succès.

Selon la loi en vigueur au camp, dix hommes doivent "payer" par leur mort l'évasion de leur compagnon de détention.

Devant l'extrême désarroi d'un père de famille, le Père Kolbe offre de prendre sa place. Il périt donc avec neuf autres captifs dans le "Bunker de la Faim", totalement privé d'eau et de nourriture.

Alors que dans de telles conditions il est habituel que les condamnés s'entretuent au bout de quelques jours, on sait que le Père Kolbe parvient à maintenir un climat de dignité humaine et à préparer ses compagnons à la mort inexorable.

C'est le 14 août 1941 qu'un "Kapo" est chargé de retirer les corps sans vie des infortunés. A sa grande surprise, le Père Kolbe respire encore. En l'achevant d'une injection létale de phénol, le "Kapo" ne parvient pas à soutenir le regard du prêtre, tant ce regard est empreint de douceur.

En 1971, l'Eglise Catholique béatifie le Père Kolbe comme "Confesseur". Puis en 1982 elle le canonise, en présence de l'homme de qui il avait sauvé la vie.

Source de ce résumé : Wikipedia

Les paroles entre guillemets dans mon texte sont libellées de manière à respecter la rime et la métrique, donc non pas à la lettre, mais en substance seulement, mais dans le respect de l'esprit et de la force avec lesquels elles furent prononcées.





Poème posté le 07/07/20 par Ombrefeuille


 Poète
Ombrefeuille



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