Quel est ce sentiment que je ne connais pas ?
Serait-ce souvenir qu'à l'instant du trépas
D'une rêveuse enfance
Inexorablement le doux fil s'est rompu ?
Petit coquelicot dans la plaine perdu,
Lors songeait à la France.
Vallons et collines, l'écolier apprit
Écoutant les oiseaux, ce qui n'a pas de prix,
Le plaisir d'être libre
Que chante la nature et quand s'en vint le temps
D'entre les lignes lire des lumières printemps
Il vibra comme fibre.
Un bémol cependant quand la composition
Dont l'âme fort troublée vit cette apparition
D'une noire zébrure,
S'enraya la musique en un étranglement
De notes distordues alors étrangement
Un sourire perdure.
Cette frêle luciole dans une nuit glacée
Vide sentimental, absence sidérale,
L'être se disjoignant va offrir en brassée
Les éclats délirants d'une vie carcérale.
Quand pourtant ce désert qui luit vous envahit,
Secrète solitude et ambiance divine,
Murmure à votre oreille un son qui ne trahit
Nulle cacophonie ou sensations malines.
La longue sérénade ondule maintenant
S'accroche à l'étoile de votre moi profond
Enfin bon an mal an il reprend son élan
Vous dit adieu tristesse et puis bonjour le monde.