Accueil
Thème du mois / Tous les thèmes / TRISTESSE / Un soir de Bretagne

              
Thème du mois / Tous les thèmes / TRISTESSE / Un soir de Bretagne

         
Thème du mois / Tous les thèmes / TRISTESSE / Un soir de Bretagne


Signaler un contenu inaproprié.

Un soir de Bretagne
par Nihilisteo


Un soir de Bretagne. Visage pourpre, poudre de poison , Désillusions vaines, déraison à foison, Ermite, triste solitude dans la cloison, La solitude comme unique raison. Des rocs de bronze, où les cormorans Entrechoquent d'interminables bruits de gonds Et des voiles de bateaux sombres Laissent sur lui, choir leurs ombres. Sans qu'une aiguille, à son cadran, ne bouge, Un grand nuage masqué de rouge, Le regarde, comme quelqu'un Immensément de triste et de défunt. Un matin aux aurores, il vide une bouteille cul sec Dans un bar pourri sur la côte de Perros Guirec Au long des murailles de la Roseraie Au long des sept îles hyper-éclairées Dont les phoques profitent à merveille, Il scrute les vagues de la mer vermeille. Il oublie qu'il prêche sa poésie dans le vide Que sa cause est d'avance perdue et perfide La mer ne lui parle que pour lui rappeler sa laideur Qu'il a tendance à oublier et à la cacher ailleurs. Il a choisi de se crucifier sur les rochers du granit rose Pour plaider maladroitement sa dernière cause Ce sont des rocs érodés par les vagues, Des rocs toujours couverts par les algues, Immobiles et dressés vers le ciel Des ors obscurs couleur de miel ; Ce sont des monstres de pierres, Maisons de briques, donjons en noir Dont les vitres, mornes paupières, S'ouvrent dans le brouillard du soir ; Ce sont de grands chantiers d'affolement, Pleins de barques démantelées Et des plages écartelées Sur un ciel de crucifiement. Ses nerfs se sont dystrophiés Par un soir d'été disqualifié Tel soir illuminé de fête, Qu'il sentait déjà le triomphe flotter Comme des aigles, sur sa tête. Il est mort n'en pouvant plus, L'ardeur et les vouloirs moulus, Et c'est lui qui s'est tué, Infiniment exténué. Il est mort de trop savoir, De trop vouloir sculpter la cause, Dans le socle de granit rose, De chaque être de chaque chose. Il est mort, atrocement, D'un savant empoisonnement, Il est mort aussi d'un délire Vers un absurde et profond soupir © Nihilisteo le 04/08/2020



Poème posté le 04/08/20 par Nihilisteo


 Poète
Nihilisteo



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.