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Râles d'une proie vidée
par Tomdubor


par Tomdubor


Ma conscience est étale, c'est un étang stagnant Où mes pensées ricochent puis sombrent sans réponse La rumeur des maudits, des poètes souffrants M'impose lentement ses épines de ronces Je reconnais les flammes qui éclairent nos danses Ceignant nos volontés d'un ardent diadème Mais elles sont si faibles en mon inexistence Qu'à la moindre des gouttes règnent des cendres blêmes...  Tout vient à moi en vain, en croix sur ma poitrine Mes lourdes mains épousent un rythme résigné Les mouvements m'affligent, la fixité me mine Le sommeil me conspue de veillées sans pitié J'ai vécu tant de fables, d'incroyables histoires Secrets de fous mirages scellés de solitude Que les vœux de la foi, tels des serpents trouillards Me semblent prêts à tout par peur des finitudes  Scrutant le flots des faits, transcrivant les élans Au milieu d'un désert aux vastes inerties Je survis en cadavre du lever au couchant Proie de choix d'un reptile jouissant des derniers cris... N'espérant plus jamais, mes vieux sens exigeants Dans un fort sans issue, étendent une griffure Lacérant tout mon corps sous le chant faiblissant De fumées de jeunesse s'effaçant sur mes murs Ma trame consumée n'affecte nullement Mon néant d'encre noire piégeant toute lumière Une âme me désire ? Moi l'affreux mort-vivant ? Qu'elle viole à son aise ma dignité à terre ! Forcé d'être lucide par un mordant malheur Dérivant dans l'espace d'un abandon conscient Des gloutonneries grasses m'embaument des horreurs De bêtises suant des partis pris puants ! Et ma voix si fourbue et désillusionnée Victime incapable de saines réactions Erre sur les morceaux de mes avis brisés Tristes bouts de tibias d'anciennes convictions... Scrutant le flots des faits, transcrivant les élans Au milieu d'un désert aux vastes inerties Je survis en cadavre du lever au couchant Proie de choix d'un reptile jouissant des derniers cris... Alors je me supporte, aveuglé de nuages Une image salie de mon être en plein crâne Gigotant des deux jambes, la détresse au visage Sous la chimie puissante évitant que je plane Hé femme ! faisons l'amour ! Moquant le sot : « je t'aime » Mentons à nos blizzards en mimant l''étincelle ! Mouillons d'étreintes molles le roc de nos problèmes De vagues délassant nos joies superficielles...  Pourquoi ma dépression est fière de peser ? Car miroirs et délires sont les boulets voisins Des pressions d'une enclume enfonçant mes idées De constats sans couleur aux ressentis lointains D'observations réelles détaillées sans pitié Par des yeux dédaignant la santé de mon âme Défait, sans résistance, mon front vient s'échouer Sur mes cuisses pliées par des visions infâmes Aveugle au flot des faits, au dessein des élans Au milieu d'un désert aux vastes inerties Le reptile Suicide, d'un cercle décroissant Asphyxie en silence mes prétentions de vie...

Pour que tous les dépressifs puisse l'être un peu plus. ;)

Poème posté le 10/08/20 par Tomdubor



 Poète ,
 Interprète
Tomdubor



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