Poème Aux gares hurlantes par Gregouw

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Poésie libre / Aux gares hurlantes

Aux gares hurlantes
par Gregouw

Enfant j’aimais à me promener près d’une ancienne gare désaffectée. Non seul, avec ma sœur et notre nourrice, lorsque le temps le permettait. Nous aimions nous mettre sur le pont et faire des signes à des trains pressés. Je remercie les cheminots, pour nos joies quand ils nous répondaient. Le train a toujours été un voyage, même dans une routine insipide. Mes pensées, mes amours défilant au rythme des paysages. Mais les gares avec leur boutique Relay n’étaient qu’un décor vide. Sauf quand nous nous y baladions, en récompense d’avoir été sages. Alors oui rouvrons des gares, désherbons les chemins de fer, mais pas toutes, laissons-en fermées, regardons-les vieillir. Tel des memento mori pour ce progrès qui ne se voit pas flétrir. Errons sur leurs quais, faisons-en un curieux rite funéraire. Aimons ces gares blessées et soignons leur sentiment d’abandon. Écoutons leurs pleurs et leurs plaintes, oui maintenant écoutons, voilà le vent qui passe à travers les carreaux cassés, voilà les hurlements de ces gares et de leur gloire passée.

Poème posté le 11/03/23 par Gregouw

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Gregouw

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