Quoi ! On ne fait rien de mal !
Juste une petite fête !
On s'amuse, c'est normal,
On veut se vider la tête.
Hein ? Quelqu'un se dit gêné ?
Et alors ? C'est les vacances !
On profite de l'été,
On veut des jeux et des danses.
Les voisins ? Mais ils n'ont qu'à
Dormir fenêtres fermées !
On s'en fiche ! On n'est pas là
Pour bercer leurs nuits rêvées.
On met la sono à fond
Sur le parking, dans la rue,
On se défoule, et c'est bon :
Jusqu'au bout on continue.
Les flics ! Qu'est-ce qu'ils font là ?
La teuf, qui l'a balancée ?
On remballe et on s'en va :
C'est foutu pour la soirée !
Dès le premier tour de clef
Mon scooter démarre en trombe,
Au carrefour d'à-côté
Je jaillis comme une bombe.
Le feu rouge, au garde-à-vous,
Devient énorme, écarlate,
Mes freins semblent comme fous :
C'est le choc où tout éclate.
Je sors d'un long tunnel noir,
Un visage, en blouse blanche,
En silence vient me voir
Et souvent sur moi se penche.
Ce bip-bip qui sans arrêt
Me surveille, imperturbable,
Eteignez-le, s'il-vous-plaît :
Son bruit m'est insupportable.
Un texte inspiré par les nombreuses "free parties" improvisées tard le soir
presque chaque week-end par des jeunes principalement, sur des parkings
le plus souvent, depuis le début de l'été de cette année 2020, au motif
que les établissements de nuit (bars et boîtes) sont fermés pour cause
d'épidémie de covid-19 et aussi sous le prétexte que le confinement décrété
au printemps (du 17 mars au 11 mai) aurait été "atroce" selon certains
(un mot entendu à la radio dans la bouche d'un "teufeur").
On a noté une augmentation d'environ trente pour cent du nombre de plaintes
pour tapage nocturne déposées auprès des services de police et de gendarmerie.