Il fut un temps que l'on croyait mourir et vivre
Pour qu'advienne des siens un futur radieux.
Chacun trouvait son frère en plongeant dans ses yeux ;
C'est enceint du futur que le présent s'enivre,
Pour la terre et le ciel, la montagne et la mer,
Pour le vent, pour la pluie, pour la chaude lumière
Laquelle, à tous les sangs, désigne la gouttière
Afin que du vivant s'active moindre nerf.
Mais si l'on sert encor ce discours séduisant
Aux oreilles d'enfants demeurées bien naïves
Quand mortes sont les eaux que chansons disaient vives,
C'est que le cru réel est bien moins reluisant.
Pour qui marnè-je à chaque heure en petite boite ?
Je trime chaque jour pour celui qui m'exploite.
Ö merveille du temps ! la mort est moins brutale
A ceux abandonnés au fiel du virtuel ;
On meurt de son vivant, captif d'un rituel,
Qui, d'une plante en pot, façonne le mental.
Oui, Rose, c'est la vie qui fuit par ta senteur,
Rose fausse qu'en mal de pollen, nulle abeille
Sur ton cœur ne viendra saturer sa corbeille.
Après avoir trompé, t'attend le sécateur.
Œuvrer afin qu'advienne une ère de mollesse,
Un temps de fausseté, pas même simulée,
Un temps plus mou que la montre engluée
Sur bémol d'un piano dénué de justesse !
Vienne le temps d'Alex démuni de thymus,
Exempté de géants, surpeuplé de minus !