Qu’à dire un « Maman » simple, à peine ai-je sept ans ;
Qu’à prononcer « ma mère » et je suis un adulte,
Définitivement, jeté dans le tumulte
Où rôdent aux aguets, les angoisses du temps.
Maman, ce n’est commun d’oser cette écriture,
-Il me faut ébarber des fontes de pudeur,
Sans verbes superflus, vaine littérature-
Maman, j’écris ces mots qu’on pense avec le cœur.
Maman, tu fus pourtant mon tout premier poème
Comme beaucoup d’enfants, je te fis la primeur
De ces vers de bambins finis sur un « je t’aime »,
Maman, magiquement, tu souris au rimeur.
Maman, j’ai retrouvé cette feuille jaunie,
Où, plus belle que tout, plus belle qu’une fleur,
Je t’offrais, maladroit, ma tendresse infinie,
Maman, lis celui-ci ; c’est la même chaleur.