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Le train
par Graziella


Le train La rencontre s’improvise en une heure importune, par ces matins hagards qui flirtent avec la lune. Tu installes ta lecture, ôte le marque-page, pour perdre ton chapitre à l’orée d’un visage. Et ton regard s’attarde, au rythme d’un chemin qui berce ton esprit de mille et un potins. A compter de ce jour le jeu reste le même, « je t’épie, tu m’épies », quel étrange tandem. Je te prénomme Myrddin comme cet homme des forêts que je rencontre parfois dans des livres secrets. Ignorant de ton charme qui me trouble quelque peu, tu te dessines aimable et continues le jeu. Mais laissons les saisons défiler doucement, rien ne presse mon ami, nous avons tout le temps. Toi de m’apprivoiser de ta calme présence, moi de désavouer ma belle indifférence. Je voudrais te parler, me rapprocher de toi, tout cela est insensé et puis pour te dire quoi ? Tu m’attires, c’est certain, et surtout déroutant, mais comment t’expliquer cet aveu insolent. Je te veux comme un frère et non comme un amant, nos alliances nous invitent à des actes décents. Une lettre bien sur, que n’y ai-je pensé ! Tu vas sans doute en rire, au pire être choqué. Mais Myrddin a compris et ne me juge pas ; moi, je me liquéfie en emboitant ses pas. Comme pour me remercier d’avoir tout compliqué, tu te montres gentil, m’offres ton amitié. « Je veux être une souris et pouvoir disparaitre », « j’ai trouvé courageux de m’écrire cette lettre ». Mais laissons les saisons défiler doucement, rien ne presse mon ami, nous avons tout le temps. Moi de t’apprivoiser de ma loyale présence, toi de te révéler dans d’exquises convenances. Comme nous semblons fragiles face à l’ambiguïté qui mêle un fil du cœur à chaque lien d’amitié. N’est-il pas en toute âme quelques jardins cachés où les dieux et les diables aiment à batifoler ? Il nous faudra sans doute jouer à nous séduire, il nous faudra sans faute apprendre à en sourire. Et qu’importe les façons dont nous vivrons l’histoire, elles resteront complices de ce jeu de regards Mais laissons les saisons défiler doucement, rien ne presse mon ami, nous avons tout le temps… Graziella



Poème posté le 27/10/20 par Graziella


 Poète
Graziella



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