Pastorales tahitiennes par
Paul GAUGUIN Illustration proposée par Saintes
par Mahea
Mahana ! Mahana !, bêlent-ils, au matin,
Pressant le pamplemousse et pelant la papaye,
L’hibiscus à l’oreille en lapant à la paille
Des cocktails de coco ; ça, sur un air badin !
Alors que Tout je suis, je ne suis qu’anodin,
Mon sang nourrit l’abeille et la nuit j’entrebâille
Les yeux de Maui sur la blancheur qui baille
Du ventre de la Lune et de son air mutin.
Nana Mooréa, ton motu, j’abandonne,
Mon rai se meurt ici, personne, je n’étonne,
Voyez monter le bleu sur le front de Hina ;
Quelques cristaux de gel au rivage de l’anse
Scintillent dans le sombre où sombre le Mana,
Aident les esseulés à trouver leur pitance.