IL S’APPELAIT LAZARE
Il s’appelait Lazare
c’était un pauvre bouge
rencontré par hasard
dans une rue de Bourges.
il me tendit la main
lui fis don d’une aumône
mais dans ses yeux éteints
où passaient mille automnes
je lus tant de malheurs
tant d’appels au secours
que mon âme tout en pleurs
en ce déclin du jour
ne put le supporter.
Lui prêtai mon manteau
avec moi l’emmenai
pour le tenir au chaud
et cela au plus vite !
Depuis bon compagnon
jamais il ne me quitte
retrouvant la maison
le couvert et le gîte
et l’amour, le trésor
d’un foyer intimiste
inconnu jusqu’alors.
Il s’appelait Lazare
mais l’appel de la rue
fut plus fort que l’égard
qu’un jour lui ai rendu.
Il a repris sa place
là où je l’ai connu
quand devant lui je passe
mon cœur en est ému
son regard se dérobe
moi je baisse les yeux
en soulevant ma robe
je m’enfuis de mon mieux.
Il s’appelait Lazare
Et on était heureux...