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Procès labellisé
par Luluberlue


Dans un coin de Provence, Encore dorment les cigales; Quand Maurice entre en danse, Coquet coq matinal. Le syrinx il se réchauffe, Pépie ses gargarismes. Lorsque le soleil approche, Le salue de ses lyrismes. A travers toute la campagne, Résonne son caquet, Du mulot à la gentiane, On aura su l'écouter. Mais voilà qu'aujourd'hui, Sa sérénade exaspère ; Des jeunes gens de Paris, Venus là pour affaires. Être emblème de la France, Glorieuse fierté ; N'évite pourtant pas les problèmes, Quand on est gallinacé. Qui aurait pu prédire, Qu'on entamerait procès ; Pour un chant faisant alanguir, Une ouïe effarouchée. Ainsi dans le village, On érigea tribunal ; Où femmes, hommes de tout âge, Vinrent voir la galéjade. Alors entra l'oiseau, Sur le banc des accusés ; Lui en porte-à-faux, Souhaiterait-on le plumer? On écouta les premiers, Durant cette drôle d'audience ; Parler de grasses matinées, De repos et bienséance. On exigea du poulet, Qu'en coq-au-vin on le cuisine; On en voulait à son bréchet, Qu'il termine en terrine. N'en croyant pas ses oreillons, On aimerait donc le châtrer ; Le voir devenir chapon, Mitonné et dégusté. De la farce suis-je le dindon, Que voulez-vous que je vous dise? Vous m'avez gonflé les barbillons, Ras la crête de vos sottises. Cela juste pour quelques mots, Que vous n'avez su apprécier ; Un simple cocorico, Que j'avais voulu vous chanter. Alors en place publique, Piaillerent dans tout sens; Avis et critiques, Débat dans l'assistance. Sur qui jeter la faute, De ses accusations ; Est-ce la faute du coq, A qui donner raison ? Le juge entra bientôt, Demandant le silence ; Et tapa de son marteau, Pour annoncer la sentence. La volaille à l'abattoir, N'est-ce pas là cruel verdict ; Cette peine ne peut valoir, Le délit de Maurice. On le laissa donc partir, Tout comme les gens de la capitale; Qui continuèrent à maudire, L'élégant animal. Mais l'emplumé n'en a que faire, Il s'en va en chantant ; Croupe fière, on ne le fera taire, Que quand les poules auront des dents.



Poème posté le 18/02/21 par Luluberlue


 Poète
Luluberlue



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