Préciosité
par Salus
(Tragique)
Animal de concours, chère bête de race,
Bibelot corrompu par son chic irisant,
Qui flotte à l’empyrée - un faux ciel bas – rasant
l'auditoire et le poil , lissant la moindre trace ;
Si dans tes yeux s’envole un nuage qui va,
Vers des feux d’amour pur, de l’iris aux pupilles,
Et réciproquement dans le rêve où tu pilles
Aux houris tout le sucre et le miel du halva,
C’est de vouloir cacher le vide, à tant d’étrilles !
Et les roucoulements creux de ces chansons-là,
N'auraient pas pu tromper ni Lélian, ni Balva
- Fors l’air effarouché sis au regard des filles..
Par tout ce dont se damne un désir éperdu,
Ravissante bécasse, à la hanche enroulée
Dans l’œillade où tu crois ta victime enrôlée,
Je vois le puits sans fond d’un amour vrai, seul dû,
Un hommage obligé pour ta cuisse moulée,
Que tu payes, dédain, d’un soi-disant air tu,
Ne cachant qu’un creux blanc acariâtre et tortu,
Au fond duquel tu gis ; l’âpre larme mouillée
De ta tristesse seule est un appât décent !
Tu voudras pardonner si, fuyant, je m’en passe,
Car enlaçant l’absence où la beauté remplace
L’esprit, l’art, le plaisir :
L’or faux m’est harassant.
Poème posté le 03/03/21
par Salus