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Corrida de Toros
par Maninred


La foule des grands jours crépitait de couleurs S’installant à grand bruits dans ce chaudron géant. L'ombre fraiche gagnait sa place en l'ergotant Au soleil généreux en bouffées de chaleur. Les éventails vibrants, papillonnaient sans trêve. Les vendeurs de boissons avec des pirouettes, Se frayaient un passage en vendant des canettes Au touriste assoiffé de soda et de rêves. Clarín Une clameur soudaine à la vue de l'urus, Minotaure échappé d’une légende helène, Mit fin aux brouhahas, remplissant les arènes D'un blanc révérencieux, dans l'espace profus. La rage incontenue de l'animal ibère Suinte par sa noirceur, en galops vifs et brefs. Dans l'air lourd, empesé, d'une aire sans reliefs, Ses cornes effilées cherchent un adversaire. Les hommes de lumière aux capes repliées Observent l'animal, sans rien faire au début, Laissant passer les foudres de la force aiguë, Signes de colère de la bête piégée. L’étalage furtif d'un tissu magenta, Tenu par un hardi péon du matador, S'attire la colère du Toro de mort, Offensive guerrière en phase de combat. De trompeurs artefacts essoufflent le sauvage. La bouche est close, mais des naseaux, il fulmine, Frustré par ce spectre rose qui se débine A ses brusques assauts, puissants et sans partage. Clarín C'est l'heure de la pique et de la soumission. Le monstre dans sa bravoure inouïe, sauvage, Charge le picador qui lui plante au passage Son implacable dard pour première leçon. Enfonçant les cornes dans le caparaçon, Le Toro pousse encor' malgré le châtiment Que le cavalier lui inflige obstinément, Sous les yeux du public sifflant d'indignation. Sonné par l'épreuve, l'animal haletant Voit partir l’ennemi qui lui a fait si mal. Il se rend compte à peine du cérémonial Que les hommes danseurs préparent à l’instant. Clarín Les deux bras érigés, aux mains les banderilles, Le péon en musique exhibe son courage, Reins cambrés, élégant, à la bête sauvage, En venant sur elle lui planter ses aiguilles. La même parodie par trois fois répétée, Du public en émoi arrache des bravi. Le sang sourd du Toro qui se voit affaibli, Plus par le déshonneur que par ces pics d'acier. Peu à peu cependant, son oeil vitreux se voile Le bruit de tous ces gens alterné de silence Bourdonne à son oreille, émousse sa vaillance, Le voilà esseulé prêt au combat final. Clarín Après une accolade à un de ses confrères, Le maestro surgit face au Toro saignant. La muleta à la main, dans un pas triomphant Il défie la noirceur en habit or et vert. La faena prend forme au milieu du silence, Le petit homme impose à la bête sa loi, Raccourcit à la cape une aire de combat Que le fauve agacé conteste avec violence. Au rythme des passes du matador en transe, L'animal ombrageux éventre l'éphémère. La cape rouge sang se défilant dans l'air Dévie ses deux poignards du torero qui danse Toro! Toro! - olé! - Toro! Toro! - olé! Bête et matador en communion périlleuse Se frôlent maintenant en poses obséquieuses. Toro! Toro! - olé! - Toro! Toro! - olé! La lice en crescendo, ces deux corps qui s'affrontent, Provoquent des frissons au mundillo en émoi. La bête fatiguée mais brave se rend compte D'une silhouette... Qui tient la muleta. Mais c'est trop tard déjà, voici l'épée létale Dont les reflets d'acier présagent la sentence: Le maestro appliqué vers l'animal s'élance Et dans son coeur battant, plonge le fer fatal. Il veut tenir debout, mais sa masse vacille, Ce Toro de combat qui revoit à sa mort Sa jeunesse effrénée parmi les sycomores, Dans les vastes prairies des contrées de Séville Lui le Toro bravo, à genoux dans l'arène, Posture humiliante sous des bruits faits d’éclats D'un public prétentieux ,debout dans le flafla D'une cérémonie aux allures obscènes. Mort sous le blanc soleil, mort tout seul sur le sable, Mort dans un vil combat dont les règles obscures, Inscrites dans la loi contraire à la nature Par l'homme victorieux, s'avèrent redoutables. La vie d’un homme, ainsi peut se voir résumée: D'abord en conquérant altier, plein de promesses, Et puis les épreuves le malmènent, le blessent: Il baisse la tête freinant ses embardées. Quand sa charge est moins vive et que les ans s'ajoutent, Sa vue se rétrécit, le trajet se dessine, Des choix qui n'en sont pas, lentement l’acheminent Dans l'aire imposée d’une inextricable joute. Joute contre la mort innommable qui rode. Un terrible adversaire aux armes inconnues qui nous mène à son gré au statut de vaincu, Avant qu’on ait fini de comprendre ses codes. Tragique allégorie, pittoresque et gracile Aux paillettes dorées immaculées de sang Que l'esthète adule tel un art de l'instant Conduisant à sa fin embellie... Il jubile...

Une réflexion sur la corrida.
Je ne suis pas anti-corrida.
Je me pose simplement des questions...


Poème posté le 22/03/21 par Maninred


 Poète
Maninred



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