Orpheline
par Alphome
Pâle, toute lacée de noir,
Au pied du suaire blanc.
Ses mèches glissent en jais
Le long de ses joues d'ange.
Ses lèvres,
Trop rouges, tremblent,
Soulignent en hoquetant
De grands yeux où l'espoir
Se mêle aux larmes d'enfant.
Les doigts courent sur le linge,
L'effleurent en frissonnant,
S'arrêtent au visage,
Entre spasme et sanglots,
Se posent,
Cherchant innocemment
Et presque en murmurant
Un peu du feu de l'âme,
Un signe, un apaisement.
Et d'une main saignant
L'encre et le sel des yeux,
Elle dessine saintement
La trace des adieux
Sur le front,
Une croix. Falote et solennelle
Lueur sur l'autel des mensonges,
Dernier battement d'un coeur
Qui crie doucement : "Maman".
Poème posté le 27/04/21
par Alphome