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Genèse
par Moria


Assise au milieu des coupons, elle regardait sans voir. Les rayons de l'aube venaient de poindre. Certains étaient déjà découpés, prêts à se rejoindre. Elle observait les morceaux épars et les Moires. Certaines mesures avaient été prises, Cette décision aussi. Plusieurs pans devraient être réunis, A priori, peu importait qu'elle soit éprise. Le claquement sec de la machine qu'on allume brisa le silence de la pièce. Mais pas celui de son tumulte intérieur. Elle commença par coudre la partie supérieure. La fine dentelle, le tulle et le tissu brodé ne formeraient bientôt que sa seule pièce. Entropie Le murmure de l'étoffe sur le pavé Sonne tellement fort à ses oreilles. Leurs vibrations gagnent ses épaules. D'un seul morceau, elle est habillée. Écartelée, elle prétend à l'éveil. Elle sent les coutures qui l'a frôle, L'odeur douce heureuse des azalées. Elle veut du temps pour sentir le soleil, Elle se doit d'étreindre un nouveau rôle. Elle l'a cousu et l'a imaginé, Cela serait son habit de sommeil ; Décousant son besoin de contrôle. Déclin Rougeoyante sous les rayons du soleil, Orbe qui s'éteint. Bannissant son devoir, Elle a préféré y mettre fin. Dormante pour échapper, Elle aurait voulu en avoir la force. Manifestement, le venin lui était préférable. Amoureusement, elle s'était choisie. Rien de ce que ne lui prévoyait cette Iris de dentelle, tulle et soie, n', Aurait été plus belle que ce qu'elle s'offrait. Goûtant une dernière fois, l'air qui sortait de son corps, elle s' Eteignit.



Poème posté le 02/05/21 par Moria



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