Effeuillage
par Gkak
Le premier des humains – apprend-on à l’école –
Etait un singe nu encore arboricole.
C’est pour l’abattre, donc, qu’il sauta de son arbre,
Tant le sort des forêts nous laisse tous de marbre...
Vois comment de l’Asie la plus grande nation
Voue son immense jungle au bois des crémations !
Vois comment on saccage acajous et ébènes
Aux Tropiques, en Guyane, à cause de leurs veines !
Vois comment les brûlis mitent l’Amazonie,
Cette jungle qui fut un gigantesque nid !
Vois comment ce libéralisme, dit néo,
Incendie à tout va l’île de Bornéo !
L’outil du forestier, c’est la bombe au napalm,
Il veut faire son beurre avec l’huile de palme !
Sans répit, en tous lieux, d’énormes tronçonneuses
Crachent dans les sous-bois leurs cris de scies haineuses !
Mais après que sera couché le dernier chêne
Nous direz-vous au moins où prendre l’oxygène
Scandaleux défricheurs qui dénudez le globe ?
En perdant sa forêt, la Terre perd sa robe.
Poème posté le 08/05/21
par Gkak