L'Assembleuse de nuées
par Charlyre
Adèle, ma belle Adèle, a franchi l’océan
Adieu Lesia la grise, ses maisons mortes
ses brumes normandes
Adèle, Demoiselle, emporte avec elle
quelques robes, un chapeau, deux trois plumes
et la chère photo
du Lieutenant
Adèle a trois fois dix neiges, et deux neiges de plus
l’amour devant elle
peut-être
Elle ira voir entendre sentir goûter toucher
chez les Micmacs de la Nouvelle
Ecosse
Imaginer ses noces
sous la soie sous l’écume
Adèle a marché sur la mer
toute une lune de juin
C’est le cœur cahotant
le long des vagues
qu’elle écrit dans les marges
d’un journal
le prénom adoré et son rêve de femme
Poème posté le 07/06/10