Ah, que c’est donc triste un dîner
Quand on n’a pas l‘âge de flirter
Ouvertement comme les autres !
Elle a d’la chance, ma sœur aînée
De s’épancher en patenôtres
petits mots doux
et gros câlins
Avec le fils de not’voisin.
Ma mère est fière de sa fille
qui recevra dans la famille
bientôt son nouveau prétendant…
Moi, sur ma chaise, en attendant
je zieute en douce mon vis-à-vis
celui dont je suis tant éprise
lui fais mille minauderies,
puis sous la table discrètement
un coup de pied de temps en temps
pour lui prouver évidemment
la profondeur d’mes sentiment !
Mais cet idiot est bien trop sage
il ne comprend pas mon message
engloutit sa tarte à belles dents
sans m’ regarder un seul instant.
Ah, j’en suis revenue d’l’amour
je pensais qu’c’était plus glamour
à dix ans, on est dans ses rêves…
Avant que le dîner s’achève
j’ai mis les bouts sans saluer
suis partie sur la pointe des pieds
j’étais vraiment désespérée !!