Poème Le vent aime les poètes par Fregat

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Le vent aime les poètes
par Fregat

Il est cet être que le vent appelle Pour exprimer le frisson des vallons, Quand le jour descend, que la nuit constelle La nuit de mille mystères profonds. Qu’orage tonne ou que soleil rayonne, Pour lui la Terre est bleue comme une orange*, L’herbe parfois rit et le caillou sonne, Son art bilingue tutoie la mésange. L’élan le porte aussi bien vers les hommes Qui tentent d’en bas rejoindre les cimes, Face à eux-mêmes, au pas d’un métronome, Jetés effarés sur leur globe infime. Planant de hautes crêtes en crevasses Où glisse une joie, où coule une peine, Il fouille ainsi les sillons de l’espace Qui cachent l’heur et la misère humaine. Le réel s’envole ainsi qu’une brume Selon les accès de sa fantaisie, Il éteint le ciel, ici le rallume, Livrant les mots dont son cœur est épris. Il va partout où la brise l’invite, Son sort est heureux et digne d’envie : L’horizon pour lui n’a pas de limite, Asservi aux formes de son génie. Ses poèmes sont froissés de dentelle Tels des embruns qu’il délie de l’écume… Voilà pourquoi toujours il le rappelle: Le vent aime le poète et sa plume. * Clin d'oeil à Paul Eluard

Poème posté le 08/01/22 par Fregat

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