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A tire d'aile
par Lau


Voilà mille ans que vole une escadrille, Un vers d’oreille à l’œil vif, un sacret Réclame fort, huit, incessant, son trille Sur la fougère au clair de la forêt ; Seule une souche, à l’ombre d’un muret, Ressent les sons du songe et ce secret L’enfle, la fend, la cingle et l’écartèle, Pique en son cœur, le bec de la sitelle, Des flots de loups se mettent à grogner, Le fût si dur n’est plus -triste dentelle- Et feu sa sève a fini de saigner. Mais bat le son comme un sang, la pupille Vibre d’un noir au grenat du regret, Perce, en fusion, l’insistante escarbille, Du tronc, le fond, son intime coffret ; De quelque cime appert le couperet, File à l’humus, cyprès, longtemps fidèle, Chair de la sylve à jamais immortelle, Vois dans l’azur avant de regagner Les cieux obscurs, la muse qui sautelle A ton autel, s’immisce et vient cogner. Vois la candeur de son regard où brille La fleur de l’art, la mouche du fleuret Quand, l’oraison, mue en un fou quadrille Où, neuf, surgit, gai luron, guilleret, Le mot, dictame à ton âme et l’heure est A la voltige aux soins de l’hirondelle, Qui, sur le blanc de ce linceul, s’attelle A, mille vers de la vie, aligner ; Est-ce un poème et la rime est chandelle, Aide ton corps encore à s’éloigner ? Muse, ma mie, autre Electre, hymne, Adèle, -La filigrane image, telle et telle- Souffle ton sucre au creux de mon jarret Pour cheminer, mort, vers ta citadelle Et qu’un soleil embrase un minaret, Que muse emboise et meure à tire-d’aile.



Poème posté le 14/01/22 par Lau


 Poète
Lau



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