La ville fume le cigare
par Rebo
Bien installée comme un avare
Qui veille et couve son argent,
La ville fume le cigare
Avec un air désobligeant.
Depuis l'usine où se fabrique
Tout un brouet artificiel,
Sa longue cheminée de brique
crache une fumée vers le ciel.
Ainsi, fière de sa gloriole,
La mégalomane cité
Se veut concurrente d'Eole
Et de sa créativité.
Mais les nuages qu'elle forme
Sont loin d'être aussi émouvants
Que la volumétrie hors norme
Portée par le maître des vents.
Cette parvenue gourgandine
Ne sait en fait que crapoter
Des cumulus de dioxine,
Des stratus d'oxyde azoté.
Au lieu d'artistiques volutes
Et de plafonds ébouriffants,
Ses lourdes productions amputent
Beaucoup d'air pur à ses enfants.
Poème posté le 18/02/22
par Rebo