Exil
par Salus
Concepteur imaginaire,
Architecte créateur
Archiprêtre, père, auteur,
Loin de toi luit ma chimère.
Sous les ajoncs touffus des sémantiques cartes
Nous guette le regard de ces antiques Parques
Tissant - en vain - notre substantifique fil ;
En vain ! Tout est égal - et le réel, c’est vil -
Oui ? Mallarmé dixit ; quid ? la chose concrète ?
La forme est nulle ! et la matière la sécrète…
A l’impalpable, seul capable de brûler,
Adonnons les ardeurs qu’on laisse puruler
Le vide est seul vecteur, dont rien ne nous offense,
De l’invention bénie et des sphères sans fin,
Le touffu fond commun, l’inconscient sylvain
Scarifiant l’esprit d’authentiques striures,
Sillons si forts tracés au soc des profondeurs
Par la charrue agreste aux grands ages frondeurs
Dans la brousse griffue et sauvage érigée,
Ce fouillis dérivant de notre âme figée…
Comme il ne m'est cher nuls des mondes vrais,
Que tout est instable, au fond, et l’air frais
Du matin, volage, et que bref est l’ange
Ailant la jeunesse où tout se mélange,
L’allant, les espoirs, la peur et la mort,
Qu’il n’est point de joie,
et qu’il n’est de port.
Poème posté le 21/02/22
par Salus