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Mémoire de méduse
par Jim
Highslide JS
par Jim

Le radeau de la Méduse par Théodore GERICAULT
Illustration proposée par Jim


Je me laisse porter par ma grande paresse Je vais au fil de l'eau bercé par le courant Je ne crois plus depuis longtemps à la promesse Tant du soleil levant que de Phoebus mourant Surtout que tout cela dépend du choix horaire La coupe est pleine et j'ai couru toutes les cartes Et je n'invite plus l'imbécile à se taire Ne trouvant plus de joie à donner quelques tartes Si vous avez des convictions restez dedans Nous jugeons les humains à leur caricature Oubliant des espoirs la grand' déconfiture Moi Je n'explique plus ce qui m'est évident Je me laisse pousser par les grands vents marins Prenant soin d'observer la courbe des nuages Qui m'en disent plus long que les humains messages Et le flair des oiseaux qui préviennent du grain Je ne suis pas toujours l'avis des marsouins Leur commune sagesse est souvent de légende Surtout quand ils crient fort afin qu'on les entende Ce sont des naufrageurs de fieffés sagouins Je me méfie aussi des pêcheurs racontant Qu'ils ont vu celui-ci qui a vu la baleine Bien que ce ne soit que du vent ils sont contents D'embobiner le mousse à en perdre l'haleine Leur mémoire infinie contre quelques sequins Vous convaincra que dans les mers les plus girondes S'ébattent des naïades à dents de requins Entraînant matelots en succulente ronde Le squale est plus gourmand dans les eaux du voisin Qu'il ne l'est dans la nôtre où ne le vit personne Entendons-nous sonner quelquefois le tocsin C'est juste pour tester que son timbre résonne Viens dans mon eau petit Viens dans mon aquarium Tu te régaleras de vaines friandises Et tes yeux brûleront comme un feu de radium Quand tu seras hameçonné par gourmandise Tandis que d'où tu viens là-bas c'est chaque fois Cet asticot chétif qu'au repas tu dévores Pourtant nous sommes faits dit-on du même bois Ici vois-tu notre néant on le décore J'écoute l'armateur déclarer sûr de lui Que jamais de son port ne sortira navire Qu’éraflerait moindre glaçon ou même pire ... Et que sur son radeau l'ultime phare a lui.

© Persona

Ceci, tout autant qu'une pipe, n'est pas un poème de circonstances


Poème posté le 05/03/22 par Jim


 Poète
Jim



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