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Calligraphie egyptienne
par Evcy


Cette nuit, le Pharaon ne put s’endormir La nuit porte en son sein une terrible lourdeur La lumière de la lune s’immisce et vient écrire Dans les replis de ses draps, ses plus terribles peurs Est-ce Thot qui, de son bras agile, et empli de sagesse Se trouve être à l’origine de cette désagréable insomnie Qui amène avec elle angoisse et sécheresse Au Pharaon, transpirant en pleine agonie ? L’écriture est son art et les scribes, plein de zèles Servent Thot et écrivent de leurs plus beaux traits Les représentations d’un monde que leur encre cisèle Afin d’en ressortir un fluide et éternel portrait Mais notre Pharaon, se retournant sans cesse dans son lit Voit la lune perverse se moquant de ses angoisses Car depuis qu’il s’installa sur son trône ramolli Il vit sa liberté ne devenir qu’illusoire et fugace Plongé dans ses responsabilités adhérentes et sirupeuses Il perdit ses moments de solitude assis à sa table Ses papyrus disparaissent dans une paresse adipeuse Où ses hiéroglyphes perdent leur cyclone indomptable Se levant péniblement de son lit, le Pharaon prisonnier Regarda son encre lentement dans ses veines s’assécher Au loin, la lumière de la lune est captée par un ibis calomnié Qui regarde tomber au sol un pinceau à la pointe brisée Le Pharaon, à bout de souffle, s’assied au sol, les jambes croisées Regardant dans le vide, sa chambre s’emplissant d’une demi-brume Où chaque nuit, lentement, s’immisce un peu plus de sable glacé Transformant le souffle de ses poumons en pesante enclume Inassouvi, il crie, réclame et enfin, de son doigt, expie Quand sur le sable il écrit tel une sépulture ces mots condamnés « Ma calligraphie n’est que d’apprendre à bien écrire ma vie Entre les responsabilités d’homme, de père et de Pharaon profané Et mon besoin de simplicité, de liberté, de vision futures incomprises Où s’abouche ma volonté d’écrire, d’être libre, d’avoir mon bureau, ma solitude Face à des gens aimés, face à un monde en crise Je n’ai cherché qu’à trouver la paix, le calme et ma finitude. »



Poème posté le 19/03/22 par Evcy


 Poète
Evcy



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