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Histoire
par Gonzague


Histoire de monstre Il me mange ! Je sens ses crocs me déchirer Arracher de tendres, juteux morceaux de chair Sa bouche est rouge de sang, ce sang aspiré En de longs flots, pour lui, c’est un champ en jachère. Il savoure et se délecte, un vrai gourmet Prendre le temps de mâcher, digérer sa proie Je crie de douleur, peu importe, désormais Je connais mon sort, c’est finir en repas froid. Soudain ! Un sursaut, un frisson, dans cet effroi J’ouvre les yeux, je ne vois rien, le noir Un noir total, je n’ai plus mal, je perds sang-froid Et la vie, il me découpe à coup de hachoir ! Plus tard, le monstre a soif et veut boire du vin Il faut l’élixir divin, cherche des amphores Boit, des gouttes coulent sur sa peau lie-de-vin Ivre, repu, le géant s’écroule et s’endort. Horreur ! Mon esprit n’est pas mort ! Il est dans la tête De l’ogre, c’est un cauchemar ! De la folie Pure, partageant ses souvenirs d’assiette De reliefs humains, purée et brocoli. Malgré l’abjection, je sens chez le bâfreur Un vrai don culinaire, pour les goûteux fumets Mitonne en sauce, bras, jambes, ripailleur Il aime la cervelle, le meilleur des mets ! Des cris, des hurlements transpercent la nuit noire Les flambeaux crépitent, on peut sentir l’angoisse Dans le regard des hommes, couteaux et hachoirs Epées, faux, lances et arcs, ils sont partis en chasse. A mort ! A mort ! Il faut tuer et trucider Ce monstre, délivrer, nos femmes, nos enfants Ecumez et traquez-le, pas de quartier Il faut vaincre, avoir le châtiment triomphant ! La bête se terre, apeurée dans son antre Près d’elle git un corps humain désarticulé Le monstre est terrassé, un coup dans le ventre Et les hommes nettoient les armes maculées ! Cruel chant de désespoir, plainte jusqu'au soir L'animal gémit dans sa caverne infernale Enchaîné par des fers, aucune échappatoire Il se sent paria, il est un marginal ! La bête a été capturée lors d'une chasse Le Maitre des lieux, en chasseur aguerri A traqué jour et nuit, cette proie, qu'il pourchasse Il fallait ce nouveau trophée, pour sa Seigneurie.



Poème posté le 27/03/22 par Gonzague


 Poète
Gonzague



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