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Unmade
par Hurlevent


Bêtes sauvages de tous les clairs de nuit Ma dépouille déposée au bord de l’hiver Mon ultime souffle humblement offert Qu’enfin me transperce la clarté de vos regards amuïs ------------------------------------------------------------------------ Pardon De n’être qu’une dalle de nuit sur vos visages penchée Qu’une maigre charpente de matière et de vent Où des bêtes noires remuent des empreintes d’enfant Un immense pays d’arbres aux ors gelés ------------------------------------------------------------------------ Là, vous ne verriez qu’emblavures De pas perdus et chablis d’espoirs Qu’égarement au loin des vergers fleuris À l’entrée desquels se cabrent tous les chemins Que gravats de lumière, à peine Du flanc du matin au soc de sang Arrachés, et déjà roués de ténèbres Là, vous ne verriez que chantiers empreints D’abandon à l’écart des villages Tant de lisières de bois perdues De vols orphelins d’oiseaux Tant de traces enchevêtrées de nuages D’écoulements de fontaines déshydratées Tant de faussaires vivant en mon nom Vous ne reconnaitriez personne --------------------------------------------- Toute cette masse sèche et acaule Fagotée et collante aux épaules Cette sombre moraine avançant Son mufle de brulante forge Toutes ces bêtes noires rôdant A la lisière de notre gorge -------------------------------------------- Voyez-la, sur ses grandes pattes vides Tel un chien de rouge de proies avide Patrouiller dans nos veines pleines de pâleur Qu’elle nous semble empreinte de douceur Avec ses ‘ici repose en paix’ Pierre ou Paul ! Peut-être ..mais dans son invisible acropole A mesure que s’approche la falaise, silencieuse Elle creuse sa bouche glaiseuse Elle radote des psaumes d’éternité Elle rumine des pailles de sang Où que la neige pose ses doigts pailletés Elle sème le désordre du temps Ô celle-là faite la moi oublier Puisse l’aube m’apparaitre nouvelle A travers l’ajourée dentelle Des rêves d’un nouveau-nés Nourris de son souffle apaisé ----------------------------------------------- Que nous reste-il comme espoir Sinon nous rafraichir le visage le soir Dans ces flots de mémoire qui glissent Sur les façades venteuses d’anciennes bâtisses ---------------------------------------------- Il n’y a plus rien qu’un vent lourd Pour rabattre la fierté des épis secs Et dire que nous rêvions d’amour Comme d’orages d’été les assecs --------------------------------------------- Y-a-t-il un pli dans l’étoffe du vent Un renfoncement d’espace inconnu Une douce patrie de collines Aux pruineuses joues d’enfant Quelque chose dont nul Ne connaitrait le nom Une fissure entre des mots où De petits poissons argentés et joyeux Vont et viennent en silence Un cœur de colibri accroché A une fenêtre invisible ? -------------------------------------------------- Il y a des foules à l’orée de ses yeux d’orge Dont les vagues se meuvent au gré des horloges, Des étables du vent s’entendent les cloches des troupeaux De ses amis l’on ne connait que le collier de traces près de l’eau La trop vaste veste du monde de ses épaules Dégringole comme le blizzard des pôles Chaque soir ses mains se recouvrent d’une sciure de ciel bleu Chaque matin la nuit peine à replier ses ailes de Freux Dans son sang s’étend l’ombre des arbres gelés Il serre des eaux mortes dans les poings La tête contre le large poitrail du destin Que peut-il contre ses muscles bandés ?



Poème posté le 29/03/22 par Hurlevent


 Poète
Hurlevent



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