Au lecteur
par Alfred DE MUSSET
Ce livre est toute ma jeunesse ;
Je l’ai fait sans presque y songer.
Il y paraît, je le confesse,
Et j’aurais pu le corriger.
Mais quand l’homme change sans cesse,
Au passé pourquoi rien changer ?
Va t’en pauvre oiseau passager ;
Que Dieu te mène à son adresse !
Qui que tu sois, qui me liras,
Lis-en le plus que tu pourras,
Et ne me condamne qu’en somme.
Mes premiers vers sont d’un enfant,
Les seconds d’un adolescent,
Les derniers à peine d’un homme.
(1840)
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Poème posté le 07/03/11
par Rickways