Les visiteurs du bout du monde
par Rebo
Les joueurs de rugby venant du Pacifique,
Les All Blacks, les fidjiens et autres samoans,
Avec leurs cris guerriers, leur parade clanique,
Sont souvent tatoués de motifs forts seyants.
Ce sont des entrelacs de courbes, de volutes
Qui émaillent leur corps d'ornements audacieux
Et semblent évoquer les assauts et les luttes
Que, contre l'océan, menèrent leurs aïeux.
On y croit distinguer des vagues déferlantes,
Des rouleaux écumants qui viennent se briser
Et sur le dos desquels des pirogues filantes
S'escriment à gagner le train de l'Alizé.
On s’imagine y voir nager entre les ondes
Des animaux marins souples et bigarrés,
Des raies ou des poissons, des tortues vagabondes
menacés par le trait de harpons acérés.
On se prend à y voir sous la rumeur des palmes
Les corolles sacrées d'emblématiques fleurs
Ou, échouées au bord de ces rivages calmes,
Des conques irisées de lustrales couleurs.
On y voit, stylisés, des bonhommes en transe,
Serrés au coude à coude en gestes soutenus,
Ceux-là même produits dans la crâneuse danse
Des joueurs de rugby, d'Océanie, venus.
Poème posté le 01/06/22
par Rebo