Nacre de ses congénères se lasse
Insouciante, abandonne au courant son destin
Goutte du bout des lèvres l’estran ensablé
Le sel, les algues rouges et le corail bleu
La vague berce sa promenade inconstante
Engourdie de soleil et de brise
Les valves déployées, elle s’offre aux rayons
Qui volupte ses gonades
Sa chair tendre et musquée irisée de cils
Préserve sa perle noire
Ente deux récifs que nul phare ne signale
Dame Nacre choit
Passée la surprise, prend ses aises
Baille et respire la lagune
Déroulant ses muscs enivrants
Ce faisant, un vermisseau elle attire
Dont les anneaux promptement s’étirent
Rampant jusqu’à ses lèvres
D’un trait il pénètre la vulve
S’immisce sous les plis
S’emprisonne dans le suave
Goutte le drapé
Murmure des notes salées
Atteint la perle noire
Les valves l’enserrent et dérivent
A l’extrême pôle de la jouissance
Nacre exaltée épouse l’océan
Nacre : Nom donné par les Tahitiens à l’huitre perlière