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Le vent
par Cardaline


Vent de tramontane ou de galerne il entonne Une aubade à bas bruit qui sourd et se déploie Et s’enfle doucement, grisante et monotone Pour atteindre la ville et y semer l’émoi D’une haleine intrépide il bannit la grisaille En déchirant le ciel et déride l’esprit Du passant dont le cœur face à l’azur tressaille Et qu’un dernier rayon de soleil attendrit Poussant un bataillon de somptueux nuages Il aborde la mer en déchaînant les flots Aveugle et tout-puissant il se rit des naufrages Et peint à son insu de merveilleux tableaux Pendant que l’océan se balance et moutonne, Derrière le rideau de gros nuages noirs L’ouragan théâtral s’apprête et se pomponne Et puis comme un taureau enfui de l’abattoir Qui souffle en écumant il poursuit sur la mer Un valeureux voilier coiffé du tourmentin * Et brise avec dédain les digues des polders Puis d’un preste rebond redresse un brigantin Lorsqu’il a son content de bienfaits et de crimes Le vent meurt en son aire aussitôt remplacé Par un vif aquilon ou un souffle des cimes Ayant appris tous deux l’art de se surpasser

* tourmentin : petit foc en toile très résistant qu'on utilise par gros temps

Poème posté le 17/06/22 par Cardaline


 Poète
Cardaline



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