Sonnet 73 : That time of year thou mayst in me behold
par William SHAKESPEARE
That time of year thou mayst in me behold
When yellow leaves, or none, or few, do hang
Upon those boughs which shake against the cold,
Bare ruin’d choirs, where late the sweet birds sang.
In me thou seest the twilight of such day
As after sunset fadeth in the west,
Which by and by black night doth take away,
Death’s second self, that seals up all in rest.
In me thou see’st the glowing of such fire
That on the ashes of his youth doth lie,
As the death-bed whereon it must expire
Consumed with that which it was nourish’d by.
This thou perceivest, which makes thy love more strong,
To love that well which thou must leave ere long.
Contemple en moi ce moment de l’année
Où ont jauni puis sont tombées les feuilles,
Et peu en restent, chapelle en ruine, nue,
Où les chantres, ce furent tard des chants d’oiseaux.
Contemple en moi la journée qui s’achève,
La trace de soleil que les ténèbres,
Cette autre mort, vont effacer, qui cousent
Pour le repos les paupières de tout.
Contemple en moi le rougeoiement ‘un feu
Qui gît parmi les cendres de sa jeunesse,
Ce lit de mort où il faut qu’il succombe,
Usé par cela même qui l’a nourri.
Contemple, et contempler fasse ton amour
Plus fort, d’aimer ainsi, beaucoup, ce qu’il faut perdre.
Traducteur : Yves Bonnefoy
Poème posté le 08/03/11
par Rickways
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