En vieillissant les airs
par Hurlevent
En vieillissant les airs se sont encombrés de langues bavardes. Ils remplissent d’inutile des palais de vent. Je ne suis plus d’ici je suis d’un pays où l’on s’en mail les doigts. Je parle du bar des algorithmes. Je parle de l’oratoire des hypertextes. Des quatre ailes des moulins ondulatoires ventilent mon âme aux quatre vents. À des lieues des mains d’air rassemblent mon sable dans des tranchées numériques, tout ce qui fût écrit dans la main courante de ma vie déposée entre le sol et l’infini. Aux confins de l’univers on me connait mieux que moi-même. Il semble qu’une foule me marche au fond des yeux.
Des arachnides sont à l’affût on the world web. Elles aspirent les visages de nos enfants, de nos amis heureux. Elles liquéfient nos amours. Elles se nourrissent de nos joies, de nos peines se posant comme des oiseaux épuisés sur des câbles de verres. Elles absorbent les souvenirs de nos disparus aux sourires bleuis qui ont traversés la frontière de nos regards et ont éteint la lumière en partant.
Poème posté le 04/12/22
par Hurlevent
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