Démesure
par Salus
Le monde est beau, c’est à couper le souffle !
Faut-il naître crétin, laid, grossier ou maroufle,
Pour ne le voir qu’atone, et binaire, et banal ;
Pour ignorer, de l’être, un fabuleux fanal !
L’univers tout entier n’est qu’une immense flamme,
Croissante, multipliée, et qui clame,
De l’existence, un principe immortel :
Spores et lumière, ondes et son, tel
Qu’un dieu distribue au néant sa manne,
Le ferment se répand, se mélange, enfle, émane,
Et tout tourne ! et frémit, et tremble, et brûle, et bruit !
Tout niche ou nidifie, et tout donne, et produit !
La vie, aux infinis, n’est qu’une composante ;
L’organique est banal, qui peuple et hante
La diaspora cosmique, et le néant,
(Où quelque trace, en course, va créant)
Car rien n’est mort très longtemps dans l’espace…
Ainsi suffirait-il qu’un laps de siècles passe
Pour que de l’eau surgisse, en tombant des grands cieux
- Comètes, larmes, charme, en quels noirs géants yeux ? –
Nous ! Insignifiants, perdus au macrocosme !…
Poème posté le 05/12/22
par Salus