La routine
par Sernard
La routine
Les soirs où par mégarde j’ai la tête encerclée,
Trop pleine de ces montagnes qui usent les godasses,
Dans un dernier réflexe au courage prohibé,
J’attrape à main levée le premier bar qui passe.
J’ai le verre solitaire qu’a ses heures amibiennes,
Quand tu t’ mets au blanc cass’ c’est sur, faut pas s’y fier,
J’ me suis mis l’ coeur en noir pire que la peau des bennes,
Faut bien savoir se vendre quand on a tout donné.
la somme de mes misères que j’ rajoute au comptoir,
Dans un sourire imbu me dis qu’ le conte est bon,
Et m’ raconte a l’envers ses histoires a déboires,
Histoire de m’endormir d’une carrée à trois ronds.
Mais ça peut pas marcher, même les jambes en losange,
Je garde de l’improviste pour les voleurs de rêves,
Comme tout bon anarchiste le désordre m’arrange,
Si tu panses les cris souvent les maux ça crève.
Au coin d’un tabouret assise à mes pensées,
Une fille d’un quart d’heure aux minutes assidues,
M’amèneras l’envie d’aimer a en crever,
Il faut que je l’avoue vite je lui dirais tu.
J’en aurais rien à scier, mais toi tu sauras faire,
Y’a pas de sots métiers quand t’as choisi l’art gens,
T’en as vu des biens pires dans tes gerbes anopiéres,
Tu pourras d’un sourire m’ouvrir tout mon content.
Avant que je retourne au moulin des supplices,
Retrouver ma routine qui fait toujours la gueule
Oublier le mouchoir et les larmes qu’on plisse,
Au coin de l’œil aride ou l’age se sent si seul.
Poème posté le 14/08/10